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AVANT-PROPOS.


j’ai regardé comme un des argumens des plus forts que l’Univers nous offre pour nous faire reconnoître la ſageſſe & la puiſſance de ſon ſouverain auteur. C’eſt un principe métaphyſique ſur lequel toutes les loix du mouvement ſont fondées. C’eſt que, lorſqu’iî arrive quelque changement dans la Nature, la quantité d’action employée pour ce changement eſt toujours la plus petite qu’il ſoit poſſible : l’action étant le produit de la maſſe du corps multipliée par ſa viteſſe & par l’eſpace qu’il parcourt.

J’avois donné ce principe dans un Mémoire lu le 15 Avril 1744, dans l’aſſemblée publique de l’Académie Royale des Sciences de Paris : il eſt inſéré dans ſes Mémoires, & on le trouvera dans le tome IV. de cette Édition. Sur la fin de la même année parut un excellent ouvrage de M. Euler : dans le ſupplément qu’il y joignit, il démontre : Que dans les courbes que des corps décrivent par des forces centrales, la viteſſe du corps multipliée par le petit arc de la courbe fait toujours un mini-