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AVANT-PROPOS.


ni aſſez belle pour nous le faire reconnoître.

Je n’ai pu m’empêcher de relever quelques raiſonnemens de ces imprudens admirateurs de la Nature, dont l’athée ſe pourroit ſervir auſſi-bien qu’eux. J’ai dit que ce n’étoit point par ces petits détails de la conſtruction d’une plante ou d’un inſecte, par ces parties détachées dont nous ne voyons point aſſez le rapport avec le tout, qu’il falloit prouver la puiſſance & la ſageſſe du Créateur : que c’étoit par des phénomènes dont la ſimplicité & l’univerſalité ne ſouffrent aucune exception & ne laiſſent aucun équivoque.

Pendant que par ce diſcours je bieſſois des oreilles ſuperſtitieuſes, & qu’on craignoit que je ne vouluſſe anéantir toutes les preuves de l’exiſtence de Dieu, quelques-uns croyoient que je voulois donner pour une démonſtration géométrique celle que je tirois de mon principe. Je tomberois moi-même en quelque ſorte dans ce que je reprends, ſi je donnois à cette preuve un genre de force qu’elle ne peut avoir.


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