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AVANT-PROPOS.

Où l'on examine les preuves de l'existence de Dieu,
tirées des Merveilles de la Nature.


Soit que nous demeurions renfermés en nous mêmes, soit que nous en fbrtions pour parcourir les merveilles de l’ Univers, nous trouvons tant de preuves de l’ exiftence d’ un Etre tout puiflant & tout fàge, qu’il eft en quelque forte plus néceflaire d’en diminuer le nombre que de chercher à l’augmenter : qu’il faut du moins faire un choix entre ces preuves, examiner leur force ou leur foiblcfle, & ne donner à chacune que le poids qu’elle doit avoir : car on ne peut faire plus de tort à la vérité, qu’en voulant l’appuyer fur de faux raiibnnemcns. Je n’examine point ici l’argument qu’on trouve dans l’ idée d’un Etre infini ; dans cette idée trop grande pour que nous la puifïions tirer de nôtre propre fond, ou d’aucun autre fond fini, & qui paroit prouver qu’ un Etre infiniment parfait exifte. Je ne citerai point ce conlèntcment de tous les hommes fur l’cxifience d’un Dieu, qui a paru une preuve fi forte au Philoiophc de l’ancienne Rome (*). Je ne dilcute point, s’il eft vrai qu’il y ait quelque peuple qui s’écarte des autres fur cela ; fi une poignée d’hommes, qui penieroient autrement que tous les autres habitans de la terre, pourroient faire une exception ; ni li la diverfité, qui peut fc trouver dans les idées , qu’ ont de Dieu tous ceux qui admettent fou exiflence , empedicroit de tirer grand a antage de ce conlèntcment. A a Enfin

(*) Cicer. TufcuJ. L. 3.