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SECONDE PARTIE
Variétés dans l’espece humaine.



CHAPITRE PREMIER

Distribution des différentes races d’hommes selon les différentes parties de la Terre.


Si les premiers hommes blancs qui en virent de noirs les avoient trouvés dans les forêts, peut-être ne leur auroient-ils pas accordé le nom d’hommes. Mais ceux qu’on trouva dans de grandes villes, qui étoient gouvernés par de sages Reines,[1] qui fasoient fleurir les Arts et les Sciences dans des temps où presque tous les autres peuples étoient des barbares ; ces Noirs-là auroient bien pu ne pas vouloir regarder les Blancs comme leurs freres.

Depuis le tropique du Cancer jusqu’au tropique du Capricorne l’Afrique n’a que des habitans noirs. Non seulement leur couleur les distingue, mais ils différent des autres hommes par tous les traits de leur visage : des nez larges et plats, de grosses levres, et de la laine au lieu de cheveux, paroissent constituer une nouvelle espece d’hommes.[2]

Si l’on s’éloigne de l’équateur vers le pôle antarctique, le noir s’éclaircit, mais la laideur demeure : on trouve ce vilain peuple qui habite la pointe méridionale de l’Afrique.[3]

Qu’on remonte vers l’orient, on verra des peuples dont les traits se radoucissent et deviennent plus réguliers, mais dont la couleur est aussi noire que celle qu’on trouve en Afrique.

  1. Diodore de Sicile, liv. 3.
  2. Æthiopes maculant orbem, tenebrisque figurant,
        Per fuscas hominum gentes.
                                            Manil. lib. IV. vers. 723.
  3. Les HOTTENTOTS.