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l’ovaire : là, trouvant un œuf propre à le recevoir, et à le nourrir, il le perce, il s’y loge, et y reçoit les premiers degrés de son accroissement. C’est ainsi qu’on voit différentes sortes d’insectes s’insinuer dans les fruits dont ils se nourrissent. L’œuf piqué se détache de l’ovaire, tombe par la trompe dans la matrice, où le petit animal s’attache par les vaisseaux qui forment le placenta.


CHAPITRE VI

Observations favorables et contraires aux œufs.


On trouve dans les Mémoires de l’Académie Royale des Sciences[1] des observations qui paroissent très-favorables au systême des œufs ; soit qu’on les considere comme contenans le fœtus, avant même la fécondation ; soit comme destinés à servir d’aliment et de premier asyle au fœtus.

La description que M. Littre nous donne d’un ovaire qu’il disséqua, mérite beaucoup d’attention. Il trouva un œuf dans la trompe ; il observa une cicatrice sur la surface de l’ovaire, qu’il prétend avoir été faite par la sortie d’un œuf. Mais rien de tout cela n’est si remarquable que le fœtus qu’il prétend avoir pu distinguer dans un œuf encore attaché à l’ovaire.

Si cette observation étoit bien sûre, elle prouveroit beaucoup pour les œufs. Mais l’histoire même de l’Académie de la même année la rend suspecte, et lui oppose avec équité des observations de M. Mery qui lui font perdre beaucoup de sa force.

Celui-ci, pour une cicatrice que M. Littre avoit trouvée sur la surface de l’ovaire, en trouva un si grand nombre sur l’ovaire d’une femme, que si on les avoit regardées comme causées par la sortie des œufs, elles auroient supposé une fécondité inouie. Mais, ce qui est bien plus fort contre les œufs, il trouva dans l’épaisseur même de la matrice une vésicule toute pareille à celles qu’on prend pour des œufs.

  1. Année 1701.