dera votre main, et de n’accepter personne sans avoir pris mon avis.
— Oui, je veux bien.
— Et c’est un secret entre nous deux. Pas un mot de ça à votre père ni à votre mère.
— Pas un mot.
— C’est juré ?
— C’est juré.
Rival arrivait, l’air affairé : — Mademoiselle, votre papa vous demande pour le bal.
Elle dit : — Allons, Bel-Ami.
Mais il refusa, décidé à partir tout de suite, voulant être seul pour penser. Trop de choses nouvelles venaient de pénétrer dans son esprit et il se mit à chercher sa femme. Au bout de quelque temps il l’aperçut qui buvait du chocolat, au buffet, avec deux messieurs inconnus. Elle leur présenta son mari, sans les nommer à lui.
Après quelques instants il demanda :
— Partons-nous ?
— Quand tu voudras.
Elle prit son bras et ils retraversèrent les salons où le public devenait rare.
Elle demanda : — Où est la Patronne ? je voudrais lui dire adieu.
— C’est inutile. Elle essayerait de nous garder au bal et j’en ai assez.
— C’est vrai, tu as raison.
Tout le long de la route ils furent silencieux. Mais, aussitôt rentrés en leur chambre, Madeleine souriante lui dit, sans même ôter son voile :
— Tu ne sais pas, j’ai une surprise pour toi.
Il grogna avec mauvaise humeur :
— Quoi donc ?