la main, monsieur. On croit le tenir, on ne l’a jamais.
La marquise prononça d’un ton nonchalant, suivant visiblement une autre pensée et sans quitter les yeux de Saval :
— Ces enfants sont-ils drôles !
Yvette se fâcha :
— Je ne suis pas drôle ; je suis franche ! Muscade me plaît, et il me lâche toujours, c’est embêtant, cela.
Servigny fit un grand salut.
— Je ne vous quitte plus, mam’zelle, ni jour ni nuit.
Elle eut un geste de terreur :
— Ah ! mais non ! par exemple ! Dans le jour, je veux bien, mais la nuit, vous me gêneriez.
Il demanda avec impertinence :
— Pourquoi ça ?
Elle répondit avec une audace tranquille :
— Parce que vous ne devez pas être aussi bien en déshabillé.
La marquise, sans paraître émue, s’écria :
— Mais ils disent des énormités. On n’est pas innocent à ce point.
Et Servigny, d’un ton railleur, ajouta :
— C’est aussi mon avis, marquise.