sans embarras, et, d’un ton familier, bien que grave :
— Bonjour, Muscade, ça va bien ?
— Bonjour, mam’zelle, pas mal, et vous ?
Il la guettait.
— Quelle comédie va-t-elle me jouer ? — se disait-il.
La marquise ayant pris le bras de Saval, il prit celui d’Yvette et ils se mirent à tourner autour du gazon, paraissant et disparaissant à tout moment derrière les massifs et les bouquets d’arbres.
Yvette allait d’un air sage et réfléchi, regardant le sable de l’allée, paraissant à peine écouter ce que disait son compagnon et n’y répondant guère.
Tout à coup, elle demanda :
— Êtes-vous vraiment mon ami, Muscade ?
— Parbleu, mam’zelle.
— Mais là, vraiment, vraiment, bien vraiment de vraiment ?
— Tout entier votre ami, mam’zelle, corps et âme.
— Jusqu’à ne pas mentir une fois, une fois seulement ?
— Même deux fois, s’il le faut.