sourire et saisir une intention dans sa voix.
Alors la marquise releva ses grands jeux noirs sur Saval :
— Et vous aussi, baron ?
Et son sourire à elle n’était point douteux. Il s’inclina :
— Je serai trop heureux, madame.
Yvette murmura, avec une malice naïve ou perfide :
— Nous allons scandaliser tout le monde, là-bas, n’est-ce pas, Muscade ? et faire rager mon régiment.
Et d’un coup d’œil elle désignait quelques hommes qui les observaient de loin.
Servigny lui répondit :
— Tant que vous voudrez, mam’zelle.
En lui parlant, il ne prononçait jamais mademoiselle, par suite d’une camaraderie familière.
Et Saval demanda :
— Pourquoi donc Mlle Yvette appelle-t-elle toujours mon ami Servigny « Muscade » ?
La jeune fille prit un air candide :
— C’est parce qu’il vous glisse toujours dans la main, monsieur. On croit le tenir, on ne l’a jamais.
La marquise prononça d’un ton noncha-