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BERTHE. 263

Le pauvre homme me serra les mains : Nous la marierons le mois prochain,

cîit-

M. Gaston du Boys de Lucelles était un garnement de bonne famille qui, ayant mangé l'héritage paternel, et fait des dettes par mille moyens indélicats, cherchait un nouveau moyen quelconque pour se procurer de l'argent.

II avait trouvé celui-là.

Beau garçon, d'ailleurs, bien portant, mais viveur, de la race odieuse des viveurs de province, il me parut nous promettre un mari suffisant dont on se débarrasserait en- suite avec une pension.

II vint dans la maison faire sa cour, et faire la roue devant cette belle fille idiote, qui semblait lui plaire d'ailleurs. II apportait des fleurs, lui baisait les mains, s'asseyait à ses pieds et la regardait avec des yeux tendres ; mais elle ne prenait garde à aucune de ses attentions, et ne le distinguait nullement des autres personnes vivant autour d'elle.

Le mariage eut lieu.

Vous comprenez à quel point était allumée ma curiosité.