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2.38 LE GARDE.

II murmura :

— Y a du oui et y a du non. Y a bien de quoi qui ne me va guère.

Je demandai :

— Qu'est-ce que c'est donc, mon brave? Contez-moi ça.

Mais il hochait la tête :

— Non, pas encore, monsieur. Je ne veux point vous éluger comme ça à l'arrivée, avec mes tracasseries.

J'insistai ; mais il refusa absolument de me mettre au courant avant le dîner. A sa tête, cependant, je comprenais que c'était grave.

Ne sachant plus quoi lui dire , je pro- nonçai :

— Et ce gibier? En avons-nous?

— Oh ! pour du gibier, oui, y en a, y en a! Vous en trouverez à volonté. Grâce à Dieu, j'ai eu l'œil.

II disait cela avec tant de gravité, avec une gravité si désolée qu'elle devenait comique. Ses p;rosses moustaches o;rises avaient l'air prêtes à tomber de ses lèvres.

Tout à coup, je m'avisai que je n'avais pas encore vu son neveu.

— Et Marius, où est-il donc? Pourquoi ne se montre-t-il pas ?