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PROMENADE. 211

refaire tous ses mouvements et toutes ses besognes de chaque soir l'épouvanta. Et, comme pour s'éloigner davantage de ce logis sinistre et du moment où il faudrait y revenir, il se leva, et, rencontrant soudain la première allée du Bois, il entra dans un taillis pour s'asseoirsur l'herbe...

II entendait autour de lui, au-dessus de lui, partout, une rumeur confuse, immense, continue, faite de bruits innombrables et différents, une rumeur sourde, proche, loin- taine, une vague et énorme palpitation de vie : le soufHe de Pans, respirant comme un être colossal.

Le soleil déjà haut versait un Hot de lumière sur le Bois de Boulogne. Quelques voitures commençaient à circuler; et les cavaliers arri- vaient gaiement.

Un couple allait au pas dans une allée déserte. Tout à coup, la jeune femme, levant les jeux, aperçut dans les branches quelque chose de brun; elle leva la main, étonnée, inquiète :

— Regardez... qu'est-ce que c'est?

Puis, poussant un cri, elle se laissa tomber

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