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LE RETOUR. I J/

La fillette assise à la barrière reprit :

— On dirait qui nous connaît. C'est p't-être ben quéque pauvre d'Epreville ou d'Auzebosc.

Mais la mère ne s'y trompait pas. Non, non, ça n'était pas quelqu'un du pays, pour sur!

Comme il ne remuait pas plus qu'un pieu, et qu'il fixait ses yeux avec obstination sur le logis des Martin-Lévesque, la Martin devint furieuse et, la peur la rendant brave, elle saisit une pelle et sortit devant la porte.

— Qiié que vous faites là? cria-t-elle au vagabond.

Il répondit d'une voix enrouée :

— J'prends la fi-aîche, donc! J'vous fais- ti tort?

Elle reprit :

— Pourqué qu' vous êtes quasiment en espionance devant ma maison?

L'homme répliqua :

— Je n' fais d' mal à personne. C'est-i' point permis d's'asseoir sur la route?

Ne trouvant rien à répondre, elle rentra chez elle.

La journée s'écoula lentement. Vers midi, l'homme disparut. Mais il repassa vers cinq