Page:Maupassant - Yvette, OC, Conard, 1910.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
YVETTE.

— Que cherchez-vous ? demanda le chevalier.

— Mais… je… je voudrais bien… une échelle.

Un rire général éclata. Et Saval, s’avançant :

— Nous allons vous aider.

Il l’enleva dans ses bras d’hercule, en recommandant :

— Accrochez-vous au balcon.

Le prince aussitôt s’accrocha, et Saval l’ayant lâché, il demeura suspendu, agitant ses pieds dans le vide. Alors, Servigny saisissant ces jambes affolées qui cherchaient un point d’appui, tira dessus de toute sa force ; les mains lâchèrent et le prince tomba comme un bloc sur le ventre de M. de Belvigne qui s’avançait pour le soutenir.

— À qui le tour ? demanda Servigny.

Mais personne ne se présenta.

— Voyons, Belvigne, de l’audace.

— Merci, mon cher, je tiens à mes os.

— Voyons, chevalier, vous devez avoir l’habitude des escalades.

— Je vous cède la place, mon cher duc.

— Heu !… heu !… c’est que je n’y tiens plus tant que ça.