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Mustapha est notre hôte, c’est vrai ; mais, si j’avais la fantaisie d’aller demain me promener à Naples, je serais l’hôte de l’Italie, ce qui n’empêcherait point nos deux voisins de m’en faire entendre de belles. Ce n’est pas moi qui l’ai invité, ce ministre tunisien. — Mais, au fait, qui l’a invité à venir nous voir ? Est-ce M. Grévy ? Je ne crois pas ; on dit même qu’il a paru un peu surpris de sa visite. Est-ce M. Duhamel, le secrétaire intime de M. Grévy ? Ce n’est pas non plus vraisemblable. — M. Duhamel, qui jouit de toute l’amitié de son président, ne doit point voir d’un très bon œil le nouveau venu. Songez donc : on dit le jeune ambassadeur si charmant, si séduisant ! On raconte qu’il a si complètement conquis la faveur de son maître ! On affirme que son pouvoir sur le Bey est si complet, qu’un nouveau cas de séduction peut se produire.