Il s’adoucit, s’expliqua : « Me voici pour quatre jours, garnement. J’ai voulu jeter un coup d’œil sur cet enfer de Paris pour me donner une idée de l’autre. » Et il rit d’un rire de tempête, puis reprit :
« Tu vas me loger où tu voudras. Nous retirerons un matelas de ton lit. Mais où est ton frère ? Il dort ? Va donc l’éveiller ? »
Je perdais la tête ; enfin je murmurai : « Jacques n’est pas rentré : ils ont un gros travail supplémentaire, cette nuit, au bureau. »
Mon oncle, sans défiance, se frotta les mains en demandant :
« Alors, ça va, la besogne ? »
Et il se dirigea vers la porte de ma chambre. Je lui sautai presque au collet. « Non… non… par ici, mon oncle. » Une idée m’avait illuminé ; j’ajoutai : « Vous devez avoir faim, après ce voyage, venez donc manger un morceau. »
Il sourit.
« Ça, c’est vrai que j’ai faim. Je casserais bien une petite croûte. » Et je le poussai dans la salle.
On avait justement dîné chez nous, ce jour-là, l’armoire était bien garnie. J’en tirai d’abord un morceau de bœuf en daube