proposait des modifications au régime, des essais, des modes de traitement qu’il pourrait ensuite appliquer sur lui s’ils avaient réussi sur les autres. Ils étaient, ces dix-sept vieillards, un champ d’expériences d’où il tirait des enseignements.
Un soir, le docteur, en entrant, annonça : « Rosalie Tournel est morte ». M. Daron tressaillit et tout de suite il demanda : « De quoi ? » — « D’une angine. » — Le petit vieux eut un « ah » de soulagement. Il reprit : « Elle était trop grasse, trop forte ; elle devait manger trop cette femme-là. Quand j’aurai son âge, je m’observerai davantage. » (Il était de deux ans plus vieux ; mais il n’avouait que soixante-dix ans.)
Quelques mois après, ce fut le tour d’Henri Brissot. M. Daron fut très ému. C’était un homme, cette fois, un maigre, juste de son âge à trois mois près, et un prudent. Il n’osait plus interroger, attendant que le médecin parlât, et il demeu-