Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

{{nc||musotte

Léon et Martinel.

Mais non, mais non !

Gilberte.

Lequel ? Dis, parle.

Léon.

Je ne peux rien dire. Attends une heure, c’est à lui seul qu’il appartient de te révéler la cause imprévue et sacrée qui l’a fait sortir en un pareil moment.

Gilberte.

Quels mots tu emploies !… La cause imprévue et sacrée ? Mais il est orphelin… Il n’a pas d’autres parents que son oncle. Alors, quoi ? qui ? pourquoi ? Dieu ! que j’ai peur !

Léon.

Il y a des devoirs de toute sorte. L’amitié, la pitié, la compassion peuvent en imposer. Je ne dois rien dire de plus. Aie une heure de patience…

Gilberte, à Martinel.

Vous, vous, son oncle, parlez, je vous en supplie ! Que fait-il ? Où est-il allé ? Je sens, oh ! je sens un affreux malheur sur moi, sur nous. Parlez, je vous en supplie !

Martinel, les larmes aux yeux.

Mais je ne peux pas parler non plus, ma chère enfant ! je ne peux pas. Comme votre frère, j’ai pro-