Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame de Sallus.

Oui, oui. J’ai les dates ; ne niez pas, je vous confondrai. Vous avez cessé également de me donner des bijoux, puisque vous aviez d’autres oreilles, d’autres doigts, d’autres poignets et d’autres poitrines à embellir. Vous avez supprimé un de nos deux jours d’opéra, et j’oublie beaucoup de petites choses moins importantes. Tout cela, à mon compte, doit faire environ cinq mille francs par mois. Est-ce juste ?

M. de Sallus.

Vous êtes folle.

Madame de Sallus.

Non, non. Avouez. Celle de vos cocottes qui vous a coûté le plus cher arrivait-elle à cinq mille francs par mois ?

M. de Sallus.

Vous êtes folle.

Madame de Sallus.

Vous le prenez ainsi, bonsoir !

Elle va sortir. Il la retient.
M. de Sallus.

Voyons, cessez ces plaisanteries-là.

Madame de Sallus.

Cinq mille francs ! Dites-moi si elle vous coûtait cinq mille francs ?

M. de Sallus.

Oui, à peu près.