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Madame de Sallus.

Pardon. Pour toujours, je redeviendrais votre femme, et ce n’est pas de cela qu’il s’agit, puisque j’ai cessé de l’être. La distinction est subtile, mais réelle. Et puis l’idée de faire de moi votre maîtresse légitime vous enflamme beaucoup plus que l’idée de reprendre votre compagne obligatoire.

M. de Sallus, riant.

Eh bien ! pourquoi une femme ne deviendrait-elle pas la maîtresse de son mari ? J’admets parfaitement votre point de vue. Vous êtes libre, absolument libre, par ma faute. Moi, je suis amoureux de vous et je vous dis : « Madeleine, puisque votre coeur est vide, ayez pitié de moi. Je vous aime. »

Madame de Sallus.

Vous me demandez la préférence, à titre d’époux ?

M. de Sallus.

Oui.

Madame de Sallus.

Vous reconnaissez que je suis libre ?

M. de Sallus.

Oui.

Madame de Sallus.

Vous voulez que je devienne votre maîtresse ?

M. de Sallus.

Oui.