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minutes, juste le temps de vous demander des nouvelles de votre santé, et puis paraît un monsieur quelconque, amoureux de vous, bien entendu, et qui attend avec impatience que le premier arrivé s’en aille.

Madame de Sallus, souriant.

Que voulez-vous y faire ? Du moment que je ne suis pas votre femme, il faut bien qu’il en soit ainsi.

Jacques de Randol.

Ah ! si vous étiez ma femme !…

Madame de Sallus.

Si j’étais votre femme ?

Jacques de Randol.

Je vous emmènerais, pendant cinq ou six mois, loin de cette horrible ville, pour vous posséder tout seul.

Madame de Sallus.

Vous en auriez vite assez.

Jacques de Randol.

Ah ! mais non.

Madame de Sallus.

Ah ! mais oui.

Jacques de Randol.

Savez-vous que c’est très torturant d’aimer une femme comme vous.