PETITPRÉ.
Sans enthousiasme, c’est vrai ! Mais enfin, nous l’avons mariée tout de même. Or, le soir de ses noces, il nous apporte en cadeau... Je ne veux pas de ce présent qui braille !
LÉON.
Qu’est-ce que ça prouve, sinon que ton gendre est un brave garçon ! Ce qu’il vient de faire en risquant son bonheur pour accomplir son devoir ne dit-il pas, mieux que n’importe quoi, combien il est capable de dévouement ?
MARTINEL.
C’est clair comme le jour !
MADAME DE RONCHARD, à part.
Il est fatigant, cet homme du Havre !
PETITPRÉ.
Alors, tu admets que Gilberte, le jour de son entrée en ménage, devienne la mère adoptive du bâtard de la maîtresse de son mari ?
LÉON.
Parfaitement, comme j’admets tout ce qui est noble et désintéressé. Et tu penserais comme moi s’il ne s’agissait pas de ta fille !
PETITPRÉ.
Non, c’est là une situation inacceptable !