Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

MADAME DE RONCHARD.

Tromper sa femme n’est pas scélérat ? Tu dis cela devant ton fils ? Voilà un joli enseignement ! (Passe à gauche.)


LÉON.

Oh ! j’ai mon opinion faite là-dessus, ma tante.


PETITPRÉ, se levant.

Ce fut un crime, ce n’en est presque plus un. Il est considéré aujourd’hui comme si naturel qu’on le punit à peine. On le punit par le divorce, châtiment de délivrance pour beaucoup. La loi préfère désunir à huis clos, timidement, plutôt que de sévir comme autrefois...


MADAME DE RONCHARD.

Vos théories d’aujourd’hui sont révoltantes... et je dis...


LÉON, se levant.

Ah ! voilà M. Martinel !


SCÈNE III

LES MÊMES, MARTINEL


MARTINEL, très ému.

Je viens remplir une mission très délicate. Jean, qui s’est rendu chez lui avant d’oser se présenter ici, m’a envoyé le docteur Pellerin. Je suis chargé par lui de vous