de vue et grandissait dans le ciel à chaque coup de rame qui battait l’eau bleue. Elle semblait si voisine la neige, si proche, si épaisse, si menaçante que j’en avais peur, j’en avais froid.
Puis nous découvrîmes plus bas une ligne noire, toute droite, coupant la montagne en deux, là où le soleil de feu avait dit à la neige de glace : « Tu n’iras pas plus loin. »
Pol qui tenait toujours son journal prononça : « Les nouvelles du Piémont sont terribles. Les avalanches ont détruit dix-huit villages. » Ecoutez ceci ; et il lut : "Les nouvelles de la vallée d’Aoste sont terribles. La population affolée n’a plus de repos. Les avalanches ensevelissent coup sur coup les villages. Dans la vallée de Lucerne les désastres sont aussi graves.
"A Locane, sept morts ; à Sparone, quinze ; à Romborgogno, huit ; à Ronco, Valprato, Campiglia, que la neige a couverte, on compte trente-deux cadavres.
"A Pirronne, à Saint-Damien, à Musternale, à Demonte, à Massello, à Chiabrano, les morts sont également nombreux. Le village de Balzéglia a complètement disparu sous l’avalanche. De mémoire d’homme on ne