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SUR L’EAU

manda au capitaine s’il lui déplaisait d’aller jusqu’à Cannes chercher sa belle-sœur. Le marin y consentit volontiers et il jeta l’ancre, le dimanche soir, au golfe Juan.

Mme Bazaine se fit mettre à terre en recommandant que le canot ne s’éloignât point. Son complice dévoué l’attendait avec une autre barque sur la promenade de la Croisette, et ils traversèrent la passe qui sépare du continent la petite île Sainte-Marguerite. Son mari était là sur les roches, les vêtements déchirés, le visage meurtri, les mains en sang. La mer étant un peu forte, il fut contraint d’entrer dans l’eau pour gagner la barque, qui se serait brisée contre la côte.

Lorsqu’ils furent revenus à terre, le canot fut abandonné.

Ils regagnèrent alors la première embarcation, puis le bâtiment resté sous vapeur. Mme Bazaine déclara alors au capitaine que sa belle-sœur se trouvait