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SUR L’EAU

Le maréchal se promenait généralement jusqu’à huit heures du soir dans le préau de la prison, en compagnie du directeur, homme aimable dont le commerce lui plaisait. Puis il rentrait en ses appartements, que le geôlier chef verrouillait et cadenassait en présence de son supérieur.

Le soir de la fuite, Bazaine feignit d’être souffrant et voulut rentrer une heure plus tôt. Il pénétra, en effet, en son logement ; mais dès que le directeur se fut éloigné pour chercher son geôlier et le prévenir d’enfermer immédiatement le captif, le maréchal ressortit bien vite et se cacha dans la cour.

On verrouilla la prison vide. Et chacun rentra chez soi.

Vers onze heures, Bazaine sortit de sa cachette, muni de l’échelle. Il l’attacha et descendit sur les rochers.

Au jour levant, un complice détacha la corde et la jeta au pied des murs.

Vers huit heures et demie, le direc-