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SUR L’EAU

la nuit du pays des neiges qu’on aperçoit là-haut.

Sur le cap d’Antibes, longue excroissance de terre, jardin prodigieux jeté entre deux mers, où poussent les plus belles fleurs de l’Europe, nous voyons encore des villas, et tout à la pointe Eilen-Roc, ravissante et fantaisiste habitation qu’on vient visiter de Nice et de Cannes.

La brise tombe, le yacht ne marche plus qu’à peine.

Après le courant d’air de terre qui règne pendant la nuit, nous attendons et nous espérons le courant d’air de la mer, qui sera le bien reçu, d’où qu’il vienne.

Bernard tient toujours pour l’ouest, Raymond pour l’est, le baromètre est immobile un peu au-dessous de 76.

Maintenant le soleil rayonne, inonde la terre, rend étincelants les murs des maisons, qui, de loin, ont l’air aussi de neige éparpillée, et jette sur la mer un clair vernis lumineux et bleuté.