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SUR L’EAU

quoi n’admettrait-on pas ce point de vue spécial et désintéressé en politique comme en littérature ? elle demeure sans rivale. Quoi de plus curieux et de plus surprenant que les événements accomplis seulement depuis un siècle ?

Que verrons-nous demain ? Cette attente de l’imprévu n’est-elle pas, au fond, charmante ? Tout est possible chez nous, même les plus invraisemblables drôleries et les plus tragiques aventures.

De quoi nous étonnerions-nous ? Quand un pays a eu des Jeanne d’Arc et des Napoléon, il peut être considéré comme un sol miraculeux.

Et puis nous aimons les femmes ; nous les aimons bien, avec fougue et avec légèreté, avec esprit et avec respect.

Notre galanterie ne peut être comparée à rien dans aucun autre pays.

Celui qui garde au cœur la flamme galante des derniers siècles, entoure les femmes d’une tendresse profonde, douce, émue, et alerte en même temps. Il aime