Page:Maupassant - Sur l’Eau (édition Marpon et Flammarion), 1888.pdf/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
173
SUR L’EAU

qu’ils ont connus jadis, des grands-pères ces gamins qui courent là-bas. Leurs visages et leurs mains sont ridés, tannés, brunis, séchés par les vents, les fatigues, les embruns, les chaleurs de l’équateur et les glaces des mers du Nord, car ils ont vu, en rodant par les océans, les dessus et les dessous du monde, et l’envers de toutes les terres et de toutes les latitudes. Devant eux passe, calé sur une canne, l’ancien capitaine au long cours qui commanda les Trois-Sœurs, ou les Deux-Amis, ou la Marie-Louise, ou la Jeune-Clémentine.

Tous le saluent, à la façon des soldats qui répondent à l’appel, d’une litanie de