Page:Maupassant - Sur l’Eau (édition Marpon et Flammarion), 1888.pdf/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.
171
SUR L’EAU

tout au bout. L’antique château des Grimaldi, haute ruine qui domine le village, apparaît là-bas dans la brume comme une évocation de conte de fées.

Plus de vent. Le golfe a l’air d’un lac immense et calme où nous pénétrons doucement en profitant des derniers souffles de cette bourrasque matinale. À droite du passage, Sainte-Maxime, petit port blanc, se mire dans l’eau, où le reflet des maisons les reproduit la tête en bas aussi nettes que sur la berge. En face, Saint-Tropez apparaît, protégée par un vieux fort.

À onze heures, le Bel-Ami s’amarre au quai, à côté du petit vapeur qui fait le service de Saint-Raphaël. Seul, en effet, avec une vieille diligence qui porte les lettres et part la nuit par l’unique route qui traverse ces monts, le Lion-de-Mer, ancien yacht de plaisance, met les habitants de ce petit port isolé en communication avec le reste du monde.

C’est là une de ces charmantes et sim-