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SUR L’EAU

d’Or, nommée ainsi à cause de sa couleur ; de l’autre, par une ligne de roches basses, et une petite pointe à fleur d’eau portant un phare pour signaler l’entrée.

Dans le fond, une auberge qui reçoit les capitaines des navires réfugiés là par les gros temps et les pêcheurs en été, une gare où ne s’arrêtent que deux trains par jour et où ne descend personne, et une jolie rivière s’enfonçant dans l’Estérel jusqu’au vallon nommé, Malinfermet, et qui est plein de lauriers-roses comme un ravin d’Afrique.

Aucune route n’aboutit, de l’intérieur, à cette baie délicieuse. Seul, un sentier conduit à Saint-Raphaël, en passant par les carrières de porphyre du Dramont ; mais aucune voiture ne le pourrait suivre. Nous sommes donc en pleine montagne.

Je résolus de me promener à pied, jusqu’à la nuit, par les chemins bordés de cistes et de lentisques. Leur odeur de plantes sauvages, violente et parfumée,