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querelles du duc d’Orléans, » déclara Louis XII avec générosité.

Et c’est là, vraiment, un grand mot de roi, un mot digne d’être retenu par tous les princes.

François Ier, ce grand nigaud, coureur de filles et général malheureux, a sauvé sa mémoire en entourant son nom d’une auréole impérissable, et écrivant à sa mère ces quelques mots superbes, après la défaite de Pavie : « Tout est perdu, madame, fors l’honneur. »

Est-ce que cette parole, aujourd’hui, ne nous semble pas aussi belle qu’une victoire. N’a-t-elle pas illustré le prince plus que la conquête d’un royaume ? Nous avons oublié les noms de la plupart des grandes batailles livrées à cette époque lointaine ; oubliera-t-on jamais : « Tout est perdu, fors l’honneur… ? »

Henri IV ! Saluez, messieurs, c’est le maître ! Sournois, sceptique, malin, faux bonhomme rusé comme pas un, plus trompeur qu’on ne saurait croire, débauché, ivrogne et sans croyance à rien, il a su, par quelques mots heureux, se faire