l’ombre du bateau, un éclair blanc qui décrivait des courbes rapides.
Il me parut énorme ainsi ce poisson, gros comme une sardine quand il fut à bord.
Puis j’en eus d’autres, des bleus, des rouges, des jaunes et des verts, luisants, argentés, tigrés, dorés, mouchetés, tachetés, ces jolis poissons de roche de la Méditerranée si variés, si colorés, qui semblent peints pour plaire aux yeux, puis des rascasses hérissées de dards, et des murènes, ces monstres hideux.
Rien n’est plus amusant que de lever une palangre. Que va-t-il sortir de cette mer ? Quelle surprise, quelle joie ou quelle désillusion à chaque hameçon retiré de l’eau ! Quelle émotion quand on aperçoit de loin une grosse bête qui se débat en montant lentement vers nous !
À dix heures, nous étions revenus à bord du yacht et les deux hommes radieux m’annoncèrent que notre pêche pesait onze kilos.
Mais j’allais payer ma nuit sans sommeil ! La migraine, l’horrible mal, la migraine qui torture