Page:Maupassant - Sèvres, paru dans Gil Blas, 8 mai 1883.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On voit, en particulier, des émaux sur cuivre terminés par lui en 1871 et admirablement beaux.

Je ne raconterai point toutes les opérations que subit une pièce avant d’être parfaite. Certains grands morceaux demandent jusqu’à trois ou quatre ans de travail. Leur valeur alors représente trente ou quarante mille francs. Quelle industrie particulière pourrait donner de pareils soins à sa fabrication et courir de pareils risques ?

Quand une pièce est prête à cuire, quand elle sort des moules et des mains des ouvriers qui ont rendu ses formes irréprochables, on lui fait subir une première cuisson à la chaleur perdue, dans la partie supérieure des fours. Elle ne subira pas alors une température supérieure à douze cents degrés.

Elle sort de là « dégourdie », poreuse, prête à recevoir l’émail. On la trempe dans un bain de feldspath, pierre blanche et luisante, broyée et délayée. Après cette