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explique comme s’il avait été lui-même un de ces moines à grande robe blanche qui promènent leurs discussions vagues, leurs préoccupations de commères, et leur souci des pénitentes voilées, le long des chemins du jardin régulier.

Et le parloir, les visites, la sollicitude des femmes du monde pour « leurs Pères », tout semble vu par un homme à qui ces choses sont familières.

Et l’auteur, ce grand garçon timide, rougissant, au geste embarrassé, à la voix souvent balbutiante, aux épaules un peu courbées, porte certainement dans sa parole, dans le mouvement de ses mains, dans sa démarche, dans toute la physionomie de sa personne, quelque chose de monacal.



Il est parmi les prosateurs deux groupes qui passent leur temps à s’entre-mépriser : ceux qui travaillent presque trop leur phrase, et ceux qui ne la travaillent pas assez. Les premiers n’arrivent jamais à l’Académie ; les seconds, à moins d’être