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raisonnements les plus sains, se prête infiniment bien au développement complet de toutes les qualités natives de la femme. Faible, mais armée de ruse pour lutter contre notre force, cuirassée de charme et de grâce pour combattre notre fermeté, insinuante pour triompher de notre logique, subtile et pratique, peu influencée par les grandes théories philosophiques, humanitaires et ronflantes, elle a su être souvent la conseillère cachée, utile et ferme de bien des grands hommes qu’elle guidait, dans l’ombre, de ses conseils.

On pourrait même, je crois, prouver, l’histoire en main, que fort peu de politiciens ont échappé aux influences féminines. Dans notre patrie, principalement, pays de la loi salique, elles ont exercé plus que partout ailleurs leur pouvoir dirigeant sur les maîtres de l’État.



Celle dont je veux, discrètement, conter l’histoire vécut longtemps, jeune fille et jeune femme, dans une grande ville du centre de la France. Son père, vieux ma-