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fleur et d’un oiseau, d’un oiseau qui est tout juste assez grand


Pour couvrir cette fleur en tendant ses deux ailes.

Et l’oiseau dit sa peine à la fleur qui sourit.
Et la fleur est de pourpre et l’oiseau lui ressemble
Et l’on ne sait pas trop, quand on les voit ensemble,
Si c’est la fleur qui chante ou l’oiseau qui fleurit.


Et la fleur et l’oiseau sont nés à la même heure
Et la même rosée avive chaque jour
Les deux époux vermeils, gonflés du même amour.
Mais quand la fleur est morte il faut que l’oiseau meure.


Alors sur ce rameau d’où son bonheur a fui,
On voit pencher sa tête et se faner sa plume.
Et plus d’un jeune cœur, dont le désir s’allume,
Voudrait aimer comme elle, expirer comme lui !


Et je ne puis résister au désir de citer encore les premiers vers seulement du « Dieu Pu » :


Il est en Chine un petit Dieu bizarre
Dieu sans pagode et qu’on appelle Pu.
J’ai pris son nom dans un livre assez rare
Qui le dit frais, souriant et trapu.