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Chacun sait par cœur ces vers :

Tu n’as jamais été dans tes jours les plus rares,
Qu’un banal instrument sous mon archet vainqueur
Et comme un air qui sonne au bois creux des guitares
J’ai fait chanter mon rêve au vide de ton cœur.
....................
Et maintenant, adieu. Suis ton chemin ; je passe.
Poudre d’un blanc discret les rougeurs de ton front.
Le banquet est fini quand j’ai vidé ma tasse.
S’il reste encor du vin, les laquais le boiront.


Mais ces vers, tout beaux qu’ils sont, ne valent point peut-être les délicieux bijoux, les petites œuvres délicates, exquisement ouvragées, adorablement maniérées, qu’on trouve partout dans ces deux recueils, ni les poèmes de grande allure où passe ce souffle puissant hautement lyrique qu’il avait en lui. Rien n’est plus grand que « la Colombe », — « les Fossiles », — « l’Abbaye ». Rien n’est plus gracieux que le « Dieu Pu », — « Chanson d’Amour » — « À un Nouveau-Né ».

Écoutons-le conter les amours d’une