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— Pierre ! mais il est docteur, il en gagnera… de l’argent… et puis son frère fera bien quelque chose pour lui.

— Non. Il n’accepterait pas. Et puis cet héritage est à Jean, rien qu’à Jean. Pierre se trouve ainsi très désavantagé.

Le bonhomme semblait perplexe :

— Alors, nous lui laisserons un peu plus par testament, nous.

— Non. Ce n’est pas très juste non plus.

Il s’écria :

— Ah ! bien alors, zut ! Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse, moi ? Tu vas toujours chercher un tas d’idées désagréables. Il faut que tu gâtes tous mes plaisirs. Tiens, je vais me coucher. Bonsoir. C’est égal, en voilà une veine, une rude veine !

Et il s’en alla, enchanté, malgré tout, et sans un mot de regret pour l’ami mort si généreusement.

Mme Roland se remit à songer devant la lampe qui charbonnait.