Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans le salon d’attente, l’émotion de la richesse.

Jean au contraire, désirant n’attirer que la clientèle élégante et opulente, voulait conquérir l’esprit des gens fins par son goût modeste et sûr.

Et la discussion, qui avait duré toute la journée, reprit dès le potage.

Roland n’avait pas d’opinion. Il répétait :

— Moi, je ne veux entendre parler de rien. J’irai voir quand ce sera fini.

Mme Roland fit appel au jugement de son fils aîné :

— Voyons, toi, Pierre, qu’en penses-tu ?

Il avait les nerfs tellement surexcités qu’il eut envie de répondre par un juron. Il dit cependant sur un ton sec, où vibrait son irritation :

— Oh ! moi, je suis tout à fait de l’avis de Jean. Je n’aime que la simplicité, qui est, quand il s’agit de goût, comparable à la droiture quand il s’agit de caractère.

Sa mère reprit :