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pect et lui fait comprendre qu’un homme ainsi logé fait payer cher ses paroles.

Elle se tut quelques secondes, et reprit :

— Il faudrait trouver quelque chose d’approchant pour toi, bien plus modeste puisque tu n’as rien, mais assez gentil tout de même. Je t’assure que cela te servirait beaucoup.

Pierre répondit d’un ton dédaigneux :

— Oh ! moi, c’est par le travail et la science que j’arriverai.

Sa mère insista :

— Oui, mais je t’assure qu’un joli logement te servirait beaucoup tout de même.

Vers le milieu du repas il demanda tout à coup :

— Comment l’aviez-vous connu, ce Maréchal ?

Le père Roland leva la tête et chercha dans ses souvenirs :

— Attends, je ne me rappelle plus trop. C’est si vieux. Ah ! oui, j’y suis. C’est ta mère qui a fait sa connaissance dans la boutique, n’est-ce pas, Louise ? Il était venu commander