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Après avoir toussé, car il sentait sa gorge grasse et sa langue un peu lourde, il bégaya :

— Merci, capitaine, merci pour moi et mon fils. Je n’oublierai jamais votre conduite en cette circonstance. Je bois à vos désirs.

Il avait les yeux et le nez pleins de larmes, et il se rassit, ne trouvant plus rien.

Jean, qui riait, prit la parole à son tour :

— C’est moi, dit-il, qui dois remercier ici les amis dévoués, les amis excellents (il regardait Mme Rosémilly), qui me donnent aujourd’hui cette preuve touchante de leur affection. Mais ce n’est point par des paroles que je peux leur témoigner ma reconnaissance. Je la leur prouverai demain, à tous les instants de ma vie, toujours, car notre amitié n’est point de celles qui passent.

Sa mère, fort émue, murmura :

— Très bien, mon enfant.

Mais Beausire s’écriait :

— Allons, madame Rosémilly, parlez au nom du beau sexe.