les demoiselles riches et nobles de l’Auvergne, et qu’elles avaient recueilli là les manières discrètes des filles du monde.
Cependant Gontran, pris de dégoût devant ce verre
rouge placé devant lui, poussait le pied d’Andermatt
pour le décider à partir. Il se leva enfin et tous deux
serrèrent avec énergie les mains des deux paysans,
puis ils saluèrent de nouveau, avec cérémonie, les
jeunes filles qui répondirent, sans se lever cette fois,
par un léger mouvement de tête.
Dès qu’ils furent dans la rue, Andermatt se remit à parler.
— Hein, mon cher, quelle curieuse famille ! Comme elle est palpable ici, la transition du peuple au monde ! On avait besoin du fils pour cultiver la vigne, afin d’économiser le salaire d’un homme — stupide économie ! — n’importe, on l’a gardé ; et il est côté peuple. Quant aux filles, elles sont côté monde presque tout à fait déjà. Qu’elles fassent des mariages propres, et elles seront aussi bien