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été malin ; il est venu prendre de tes nouvelles, tous les jours, en laissant sa carte avec un mot sympathique. Moi, j’ai répondu à ses avances par une visite ; et nous sommes au mieux à présent.

— Qu’il vienne, dit Christiane, quand il voudra. Je serai contente de le recevoir.

— Bon, je te remercie. Je te l’amènerai demain matin. Je n’ai pas besoin de te dire que Paul me charge sans cesse de mille compliments pour toi, et s’informe beaucoup de la petite. Il a grande envie de la voir.

Malgré ses résolutions, elle se sentait oppressée. Elle put dire cependant :

— Tu le remercieras pour moi.

Andermatt reprit :

— Il était très inquiet de savoir si on t’avait annoncé son mariage. Je lui ai répondu oui ; alors il m’a demandé plusieurs fois ce que tu en pensais ?

Elle fit un grand effort d’énergie et murmura :

Tu lui diras que je l’approuve tout à fait.

William, avec une ténacité cruelle reprit :

— Il voulait aussi, absolument savoir comment tu, appellerais ta fille. J’ai dit que nous hésitions entre Marguerite et Geneviève.

— J’ai changé d’avis, dit-elle. Je veux la nommer Arlette.

Autrefois, aux premiers jours de sa grossesse, elle avait discuté avec Paul le nom qu’ils devaient choisir soit pour un fils, soit pour une fille : et pour une fille Geneviève et Marguerite les avaient laissés indécis. Elle ne voulait plus de ces deux noms-là.

William répétait :

— Arlette… Arlette… C’est très gentil… tu as