— Vous êtes tout à fait aimable, madame Honorat.
— À votre service, monsieur le comte.
Et Gontran expliquait à Paul :
— Tu comprends que dans ce salon je ne puis rien dire d’un peu pressant à l’aînée devant la cadette. Mais dans le bois je pars en avant ou je reste en arrière avec Louise ! Alors tu viens ?
— Oui, je veux bien.
— Allons.
Ils se levèrent et partirent tout doucement, par la grand’route ; puis, ayant traversé la Roche-Pradière, ils tournèrent à gauche et descendirent dans le vallon boisé à travers les buissons emmêlés. Quand ils eurent passé la petite rivière, ils s’assirent au bord du sentier, pour attendre.
Les trois femmes arrivèrent bientôt, à la file, Louise en avant et Mme Honorat derrière. On eut l’air surpris, de part et d’autre, de se rencontrer.
Gontran s’écriait :
— Tiens, quelle bonne idée vous avez eue de venir par ici !
La femme du médecin répondit :
— Voilà, c’est moi qui l’ai eue, cette idée-là !
Et on continua la promenade.
Louise et Gontran hâtaient le pas peu à peu, prenaient de l’avance, s’écartaient tellement qu’on les perdait de vue aux détours de l’étroit chemin.
La grosse dame qui soufflait, murmura en leur jetant un coup d’œil indulgent :
— Bah ! c’est jeune, ça a des jambes. Moi, je ne peux pas les suivre.
Charlotte s’écria :