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mont-oriol

Gontran le prit par le bras :

— Dites donc, beau docteur, un conseil ? Laquelle préférez-vous des petites Oriol ?

Le joli médecin lui souffla dans l’oreille :

— Pour coucher, la jeune, pour épouser, l’ainée.

Gontran riait :

— Tiens, nous sommes exactement du même avis. J’en suis ravi !

Puis, allant à sa sœur qui causait toujours avec Charlotte :

— Tu ne sais pas ? Je viens de décider que nous irions jeudi au puy de la Nugère. C’est le plus beau cratère de la chaîne. Tout le monde consent. C’est entendu.

Christiane murmura avec indifférence :

— Je veux bien tout ce que vous voudrez.

Mais le professeur Cloche, suivi de sa fille, venait prendre congé, et Mazelli, s’offrant à les reconduire, sortit derrière la jeune veuve.

Tous partirent en quelques minutes, car Christiane se couchait à onze heures.

Le marquis, Paul et Gontran accompagnèrent les petites Oriol. Gontran et Louise allaient devant, et Brétigny, quelques pas en arrière, sentait sur son bras, trembler un peu le bras de Charlotte.

On se sépara en criant : « À jeudi, onze heures, pour déjeuner à l’hôtel. »

En revenant, ils rencontrèrent Andermatt retenu au coin du jardin par le professeur Mas-Roussel qui lui disait :

— Eh bien, si cela ne vous dérange pas, j’irai causer avec vous, demain matin, de cette petite affaire du chalet.