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Pendant huit jours, Christiane ne s’occupa que de la préparation de cette fête. Le curé, en effet, parmi ses paroissiennes, n’avait trouvé que les petites Oriol qui fussent dignes de quêter avec la fille du marquis de Ravenel ; et heureux de pouvoir se mettre en avant il avait fait toutes les démarches, tout organisé, tout réglé, et invité lui-même les jeunes filles comme si l’idée première venait de lui.

La commune était agitée ; et les mornes baigneurs, tenant un nouveau sujet de conversation, emplissaient les tables d’hôte d’aperçus variés sur les recettes possibles des deux séances, religieuse et profane.

La journée commença bien. Il faisait un admirable temps d’été, chaud et clair, brillant dans la plaine et délicieux sous les arbres du village.

La messe était à neuf heures, une messe rapide en musique. Christiane, arrivée avant l’office pour jeter un coup d’œil sur l’ornementation de l’église faite avec des guirlandes de fleurs venues de Royat et de Clermont-Ferrand, entendit marcher derrière elle ; le curé, l’abbé Litre, la suivait accompagné