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baiser sa fille, et il lui donna avec sa bouche tendue de petits coups bien doux sur le nez.

Christiane, le cœur crispé par cette caresse, les regardait, à côté d’elle, sa fille et lui… et lui !

Il prétendit bientôt remporter l’enfant dans son berceau.

— Non, dit-elle, laisse-le encore quelques minutes, que je le sente près de ma tête. Ne parle plus, ne bouge pas, laisse-nous, attends.

Elle passa un de ses bras par-dessus le corps caché dans les langes, posa son front tout près de la petite figure grimaçante, ferma les yeux, et ne remua plus, sans penser à rien.

Mais William, au bout de quelques minutes, lui toucha doucement l’épaule :

— Allons, ma chérie, il faut être raisonnable ! pas d’émotions, tu le sais, pas d’émotions !

Alors il emporta leur fille que la mère suivit des yeux jusqu’à ce qu’elle eût disparu derrière le rideau du lit.

Puis il revint :

— C’est entendu, je t’enverrai demain matin Mme Honorat pour te tenir compagnie.

Elle répondit d’une voix affermie :

— Oui, mon ami, tu peux me l’envoyer… demain matin.

Et elle s’allongea dans son lit, fatiguée, brisée, un peu moins malheureuse, peut-être ?

Son père et son frère vinrent la voir dans la soirée et lui contèrent les histoires du pays, le dé-