Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

que votre ami Paul Brétigny va épouser Charlotte Oriol ?

Andermatt tressaillit de surprise :

— Brétigny ? Allons donc !… Qui vous a conté cela ?…

— Mais, toujours Petrus Martel qui le tenait du père Oriol lui-même.

— Du père Oriol ?

— Oui, du père Oriol, lequel affirmait que son futur gendre possédait trois millions de fortune.

William ne savait plus que penser. Il murmura :

— Au fait, c’est possible, il la chauffait pas mal depuis quelque temps !… Mais alors, toute la butte est à nous… toute la butte !… Oh, il faut que je m’assure de cela immédiatement.

Et il sortit derrière le docteur pour rencontrer Paul avant le déjeuner.

Comme il entrait à l’hôtel, on le prévint que sa femme l’avait demandé plusieurs fois. Il la trouva encore au lit, causant avec son père et avec son frère qui parcourait les journaux d’un œil rapide et distrait.

Elle se sentait souffrante, très souffrante, inquiète. Elle avait peur, sans savoir de quoi. Et puis une idée lui était venue et grandissait depuis quelques jours dans son cerveau de femme enceinte. Elle voulait consulter le docteur Black. A force d’entendre autour d’elle des plaisanteries sur le docteur Latonne elle avait perdu toute confiance en lui et elle désirait un autre avis, celui du docteur Black, dont