un là-bas, de paralytique, que monchieu le docteur connaît bien, mais un vrai, qu’on n’a pas vu faire un pas d’puis diche ans. Dites-le, monchieu l’docteur ?
Latonne affirma :
— Oh ! celui-là si vous le guérissez, je pare votre eau un franc le verre.
Puis, se tournant vers Andermatt :
— C’est un vieux goutteux rhumatisant atteint d’une sorte de contracture spasmodique de la jambe gauche et d’une paralysie complète de la droite ; enfin, je crois, un incurable.
Oriol l’avait laissé dire ; il reprit lentement :
— Eh bien, monchieu l’docteur, voulezvous faire l’épreuve chur lui, un mois durant. Je ne dis pas que cha réuchira, je n’dis rien, je demande cheulement à faire l’épreuve. Tenez, Coloche et moi nous allions creuser un trou pour les pierres, eh bien, nous ferons un trou pour Cloviche ; il y pachera une heure chaque matin ; et puis nous verrons, là, nous verrons !…
Le médecin murmura :
— Vous pouvez essayer. Je réponds bien que vous ne réussirez pas.
Mais Andermatt, séduit par l’espérance d’une guérison presque miraculeuse, accueillit avec joie l’idée du paysan ; et ils retournèrent